Dix propositions concrètes pour s'engager en faveur des droits et de la dignité de toutes et tous dans l’Église et la société. Ces idées peuvent bien sûr êtres complétées par d'autres !
1. Être à l'écoute des personnes, comprendre ce dont elles ont besoin pour mieux vivre et ce qu'elles peuvent faire pour le bien commun. "Tu as telle ou telle compétence et tu souhaites que ton église soit plus conviviale : que peux-tu faire pour les autres ?"
2. Saisir chaque occasion pour parler des droits humains, poser des questions sur l'état actuel des choses et sur ce qui peut être amélioré. "Pourquoi dans notre église n'y-a-t-il aucune femme qui prend la parole publiquement pour exposer ses idées ? Avons-nous un problème avec cela ou est-ce seulement le poids de l'inertie et des habitudes ?"
3. Lorsque l'on occupe une position de responsabilité, même mineure, s'efforcer d'ouvrir son projet à la participation des autres personnes intéressées. "Je suis chargé de faire la prédication ce dimanche. Y a-t-il une personne qui jusqu'ici n'a pas participé et qui pourrait m'aider à animer cette prédication par une petite intervention originale ?"
4. Lorsque l'on est confronté à une situation d'injustice, trouver une manière de dénoncer cette injustice. L'enjeu est de signaler son désaccord dans le respect des personnes et en gardant une attitude constructive. "Tu considères qu'il n'y a que les évangéliques qui sont dans le vrai. Je crois pour ma part qu'il y a dans d'autres parties de l'humanité de bonnes choses dont nous devons nous inspirer, et qu'il y a dans notre culture d’Église des points qui mériteraient d'être réformés pour plus de justice".
5. Les gestes simples pour s'engager sur Internet : écrire un petit billet sur sa page, signer une pétition, poser un commentaire de soutien, mettre une mention "J'aime" sur une initiative que vous approuvez tout en la partageant avec vos amis, invitez vos proches à regarder une page où sont exprimées les positions en faveur des droits humains, pas seulement celle du Carnet Déborah !
6. Consacrer chaque semaine au moins deux heures dans une activité sociale tournée vers l'amélioration du bien-être des autres : maraude pour les sans-abris, bénévolat aux Restos du Cœur, au Secours populaire, animation d'une activité périscolaire pour les enfants, soutien aux devoirs, visite de personnes alitées,... Les initiatives sont nombreuses et le Carnet Déborah vous en propose plusieurs sur son site.
7. Prier comme si notre action ne suffisait pas, agir comme si notre prière ne suffisait pas. Éviter le piège du piétisme qui réduit la foi à un culte de la pureté intérieure négligeant les enjeux de l'engagement solidaire envers celles et ceux qui ne partagent pas forcément notre spiritualité. "Tu penses qu'il suffit de lire trois chapitres de la Bible par jour et de tenir un carnet de prières pour être un bon chrétien. As-tu pensé ce matin à dire bonjour au SDF qui est devant chez toi ?"
8. Cultiver son ouverture et sa curiosité en s'informant en adulte et en citoyen. Se méfier des idées toutes faites en s'interrogeant sur leur bienfondé, en réfléchissant aux points de vue alternatifs, en écoutant les avis divergents. "Tu penses que les musulmans honorent un autre Dieu et d'autres valeurs que les chrétiens. As-tu lu le Coran ? As-tu discuté de cela avec un musulman ? As-tu lu des livres sérieux et impartiaux sur la question ?"
9. Se poser en se levant chaque matin cette question : "que vais-je faire aujourd'hui pour les autres ?" Et en se couchant chaque soir : "qu'ai-je fait aujourd'hui de valable et d'utile pour faire avancer le bien commun ?" Dans cent ans, nous ne serons plus de ce monde, peu importe si nous aurons passé plus ou moins de temps dans le plaisir ou dans la peine. Par contre, les actes de générosité que nous aurons accomplis avec l'aide de notre Dieu continueront à produire leurs conséquences heureuses. "J'aurais pu choisir de passer mon samedi matin à jouer aux jeux vidéos. J'ai préféré aller à cette permanence pour aider un réfugié à reprendre des études. Aujourd'hui, la personne que j'ai aidée suit une formation ; demain, elle aura un métier qualifié, sera heureuse dans son travail et pourra vivre dignement avec ses collègues, ses amis et sa famille".
10. Ne jamais faire passer sa conscience derrière l'injonction à la conformité. Même s'il y a des circonstances où il est préférable de rester discrets, nous ne devons jamais renoncer à exprimer d'une manière ou d'une autre ce que notre âme aspire à faire pour construire un monde meilleur. Nous avons la chance de vivre en république. Nos ancêtres se sont battus pour que nous vivions libres et dignes. Non aux fondamentalistes qui sont prêts à jeter aux ronces ces biens chèrement conquis pour nous imposer des carcans injustes et mensongers ! "C'est pour la liberté que Christ vous a affranchis".
Croire dans l'égalité, la liberté, la justice, la tolérance, la raison et les autres valeurs que défend le Carnet Déborah, cela n'implique pas de croire que tout le monde a les mêmes capacités et doit faire la même chose, mais que chaque personne mérite d'être considérée dignement et d'être édifiée vers son accomplissement : cela passe par une égalité des chances et un accès équitable à la parole et à la prise de décision. Car "Dieu ne fait pas de favoritisme" (Romains 2:11).
Œuvrons donc ensemble pour une Église plus juste, plus participative, plus ouverte et plus solidaire !
Nicolas Preud'homme.
Référence de l'image : William Adolphe Bouguereau, Idylle enfantine, 1900.
Source : https://www.wikiart.org/fr/william-bouguereau/idylle-enfantine-1900
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